Cette étude de cas illustre les points suivants :
- Engagement des leaders religieux et des communautés
- Des messagers influents pour des messages clés
- Plaidoyer durable via l’appropriation

L’équipe de PATH en Éthiopie travaille en étroite collaboration avec le gouvernement et le ministère de la Santé pour étendre la vaccination dans tout le pays. VITAC a travaillé au renforcement du plaidoyer et des communications au niveau national, régional et communautaire.
Les enfants d’Afar, région reculée et majoritairement pastorale, sont moins vaccinés que les autres. Dans les communautés les plus reculées, seulement 12 % des enfants ont bénéficié de tous les vaccins de routine de base. Bien que ce problème soit souvent dû à un manque d’informations ou d’éducation des parents, la situation est plus complexe en Afar : certaines personnes ont peur des vaccins.
Engagement des leaders religieux et des communautés
En 2013, les membres de l’équipe de plaidoyer et de communication de PATH en Éthiopie ont soutenu le bureau de santé régional d’Afar et la délégation régionale des affaires islamiques dans l’organisation d’un atelier réunissant 40 leaders musulmans. Cet atelier visait à élaborer des stratégies permettant de vacciner davantage d’enfants en s’appuyant sur l’influence et le capital de confiance dont jouissent les leaders religieux islamiques et chrétiens auprès de leurs communautés.

Au cours de l’atelier, le très respecté responsable musulman et directeur de la délégation régionale des affaires islamiques, le cheik Mussa Mohammed, a lu un passage d’un livre portant sur la réflexion de l’Islam dans le Coran sur la protection des enfants. Ce livre rappelle aux musulmans que leur religion leur impose de protéger les enfants de la maladie, y compris des maladies évitables par la vaccination. Un autre cheik lui a répondu : « Vous avez les messages et nous avons les personnes. Ensemble, nous pouvons communiquer ces messages aux communautés et protéger nos enfants des maladies et de la mort. »
Des messagers influents pour des messages clés
Les leaders musulmans se sont engagés à porter le programme, qui incluait notamment l’engagement de former plusieurs centaines d’imams issus des mosquées de la région. Les imams évoquent les vaccins deux fois par mois pendant les prières du vendredi et des prêcheurs nomades se rendent dans les différentes mosquées pour encourager les imams et les former sur place. Les imams ont également profité de l’An-Nikah (cérémonie d’échange de vœux du mariage) pour diffuser des messages et encourager les couples à vacciner leurs futurs enfants.
Des messagers influents pour des messages clés
Mais surtout, explique le cheik Mussa, « nous devons prouver que la collaboration avec les leaders islamiques fonctionne ». Cette preuve se traduira bien entendu par l’augmentation du nombre d’enfants vaccinés en Afar, mais il s’agit là d’un exemple de plaidoyer durable : les engagements des leaders religieux éthiopiens concernent le long terme et sont pris en main par la communauté islamique elle-même.
